Histoire / History
La maison qui abrite Sillon 10 a été construite dans les années 1970 par Manuel Zapico Terente, exilé espagnol reconnu pour son rôle prégnant dans la résistance antifranquiste, et sa compagne de vie et d’engagement, Yvonne Lelay. Leur parcours est marqué par une lutte sans faille contre l’oppression et une vie dédiée à rendre justice à la mémoire de la guérilla espagnole et à son combat pour la liberté, ainsi qu'à défendre les voix des mineurs et paysan·nes opprimé·es.
Manuel Zapico Terente, dont le cheminement a débuté en 1936 dans les corons des mines de charbon de Langreo dans les Asturies, a réussi à fuir l'Espagne en 1951 après six ans de clandestinité dans le maquis. Extradé par son pays, en exil en France, il devient maçon et continue son combat aux côtés de ses compagnons de lutte et d’Yvonne. Ensemble, ils créent leur foyer à Bourré, au-dessus des galeries souterraines du chemin des Hautes Bordières, où ils vivent ensemble jusqu'en 2004. Leur vie a été dédiée à la reconnaissance des luttes de la résistance, luttant contre l'oubli et un fascisme qui, selon Zapico, continuait de se manifester sous diverses formes. La maison reste un lieu empreint de cette mémoire, avec une architecture qui reflète cet héritage et une bibliothèque témoins de ces luttes.
Aujourd'hui, l'espace se transforme en un lieu de recherche, d'expérimentation artistique et de rencontres. Cette histoire s'entrelace avec les trajectoires de Maëlys Meyer, petite-fille de Manuel Zapico, et d'Ana Mathyas, qui, en tant qu'artistes, ont imaginé ce lieu comme un point de rencontre de sensibilités, de valeurs communes et de réflexions critiques sur la création contemporaine.
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The house that now hosts Sillon_10 was built in the 1970s by Manuel Zapico Terente, a Spanish exile recognized for his prominent role in the antifranquist resistance, and his partner in life and activism, Yvonne Lelay. Their journey was defined by unwavering resistance against oppression, dedicating their lives to preserving the memory of the Spanish guerrilla movement and its fight for freedom, as well as defending the voices of oppressed miners and farmers.
Manuel Zapico Terente’s journey began in 1936 in the coal mining villages of Langreo in the Asturias. After six years of clandestine resistance in the mountains, he successfully escaped Spain in 1951. Extradited by his home country, he found exile in France, where he worked as a mason while continuing his struggle alongside his comrades and Yvonne. Together, they created their home in Bourré, above the underground galleries of Chemin des Hautes Bordières, where they lived together until 2004. Their life was devoted to recognizing the struggles of resistance, fighting against forgetfulness, and confronting a fascism that, according to Zapico, continued to manifest in different forms. The house remains a place imbued with this memory, with architecture reflecting this legacy and a library of revolutionary books that are testimonies of these struggles.
Today, this place transforms into a space for research, artistic experimentation, and encounters. This history intertwines with the trajectories of Maëlys Meyer, granddaughter of Manuel Zapico, and Ana Mathyas, who, as artists, envision this space as a site for sharing sensibilities, common values, and critical reflections around contemporary creation.